Conférence ministérielle africaine 2015 sur la propriété intellectuelle pour une Afrique émergente
3 – 5 novembre 2015 (Dakar, Sénégal)
Depuis hier 3 novembre 2015, Dakar la capitale sénégalaise accueille une conférence de haut niveau sur la propriété intellectuelle. Selon l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle qui organise cette réunion en collaboration avec l'Union africaine, l'Office japonais des Brevets et la République du Sénégal, elle vise "à mettre en exergue le rôle crucial de la propriété
intellectuelle dans la promotion de la créativité, de l’innovation et de
la transformation scientifique et technologique des économies
africaines". Le directeur général a d'ailleurs déclaré que "l’Afrique possède une longue tradition dans le domaine de
l’innovation et de la créativité... et l’innovation est un moteur
essentiel de la croissance économique, du développement et de la
création d’emplois de meilleure qualité. Elle joue un rôle prépondérant
en permettant aux entreprises d’être concurrentielles sur le marché
mondial... La propriété intellectuelle constitue un mécanisme
indispensable de la conversion du savoir en actif commercial – les
droits de propriété intellectuelle permettent de mettre en place
l’environnement sécurisé nécessaire aux investissements dans
l’innovation et de fournir un cadre juridique au commerce des actifs
intellectuels".
Pour l'Union africaine, représentée par le Commissaire pour les Ressources Humaines, la Science et la Technologie, SE. Dr. Martial De-Paul IKOUNGA, c'est l'occasion de réaffirmer la prise en compte de cette question dans l'Agenda 2063, le cadre stratégique principal qui doit désormais orienter toute décision ou toute politique de l'Union africaine.
En marge de cette réunion, il a été noté aussi la tenue de la réunion des jeunes inventeurs, créateurs et entrepreneurs africains.
Pour plus d'information: http://www.wipo.int/meetings/fr/2015/african_ministerial_conference.html
COMMUNIQUE DE PRESSE PUBLIE SUR LE SITE DE L'OMPI
La Présidente de la République de Maurice,
S. E. Mme Ameenah Gurib‑Fakim, ainsi que le Premier ministre du Sénégal,
M. Mahammed Boun Abdallah Dionne, se sont associés à M. Francis Gurry,
Directeur général de l’OMPI, pour souligner le rôle essentiel que joue
la propriété intellectuelle comme moteur de l’innovation et de la
créativité aux fins du développement socioéconomique en Afrique.
Vidéo: Les jeunes inventeurs et créateurs africains discutent de la propriété intellectuelle Video | Visionner sur YouTube
Quelque 50 ministres de tout le continent ont assisté le 3 novembre à l’inauguration de la “Conférence ministérielle africaine 2015 sur la propriété intellectuelle pour une Afrique émergente” qui se tiendra sur trois jours à Dakar (Sénégal).
“L’Homme est le fondement de toute innovation et de toute
créativité”, a déclaré M. Gurry pour souhaiter la bienvenue aux
délégués. “Et l’Afrique est le berceau de l’humanité, c’est pourquoi
elle est à l’origine de l’innovation et de la créativité qui
caractérisent l’espèce humaine.”
“Les systèmes nationaux de propriété intellectuelle, s’ils sont bien
conçus, peuvent aider les pays africains à libérer le potentiel de
créativité et d’innovation de leurs citoyens et ainsi stimuler la
croissance économique”, a‑t‑il déclaré.
“La propriété intellectuelle est une composante nécessaire, quoique
insuffisante, d’un écosystème de l’innovation solide et dynamique”,
a‑t‑il ajouté. “Elle permet de tirer parti de l’avantage concurrentiel
que confère l’innovation et de récompenser l’investissement en
ressources humaines et financières nécessaires à la création de nouveaux
savoirs et à l’innovation.”
S.E. Mme Ameenah Gurib‑Fakim, Présidente de la République de Maurice,
a mentionné les perspectives de croissance économique favorables pour
les pays africains durant la prochaine décennie et a souligné “la
nécessité impérieuse pour l’Afrique de protéger les droits de propriété
intellectuelle pour pouvoir créer des économies du savoir durables qui
tirent parti de la science, des technologies et de l’innovation.”
“Dans un environnement économique mondial hautement concurrentiel, la
création, la gestion et la protection du savoir occupent une place
centrale dans la création de richesses, offrent la possibilité d’être
aux avant-postes dans ce domaine et facilitent l’intégration dans
l’économie mondiale”, a‑t‑elle déclaré.
Parmi les mesures à prendre, il convient d’élaborer des instruments
qui permettent le libérer le potentiel des actifs qui sont propres à
l’Afrique, tels que les plantes médicinales locales et les savoirs
traditionnels et de les promouvoir. L’Afrique, a‑t‑elle déclaré,
devrait également “s’efforcer de donner la priorité aux opportunités
qu’offre la révolution numérique dans le domaine des sciences, des
technologies, de l’innovation et de la créativité”.
“Il est urgent de renforcer le débat public, la coordination,
l’intégration et l’implication de toutes les parties intéressées afin de
définir de nouveaux moyens d’encourager la création d’actifs
incorporels et de promouvoir l’innovation et la créativité”, a‑t‑elle
déclaré, “l’innovation se construit, elle ne s’apprend pas.”
Tout en soulignant que la protection des droits de propriété
intellectuelle devait s’accompagner de mesures d’incitation et de
soutien appropriées, elle a demandé que soit créé un fonds pour les
inventeurs africains pour leur permettre d’accéder aux capitaux
nécessaires pour soutenir les nouvelles entreprises.
Sous les applaudissements, elle a déclaré en conclusion : “Les pays
qui se lancent dans l’innovation aujourd’hui occuperont une place
prépondérante dans l’économie mondiale de demain.”
M.Mahammed Boun Abdallah Dionne, Premier ministre du Sénégal, a
indiqué que cette conférence tombait à point nommé, compte tenu des
défis auxquels l’Afrique était confrontée. Il a ajouté que la propriété
intellectuelle pouvait contribuer à assurer un développement durable et
solidaire propice à la réduction de la pauvreté et au renforcement de la
compétitivité. “L’innovation est le fondement de tout développement”,
a‑t‑il déclaré.
M. Martial De‑Paul Ikounga, commissaire chargé du département des
ressources humaines, de la science et de la technologie au sein de
l’Union africaine et organisateur de la conférence, a déclaré : “C’est
le rôle des organismes de la propriété intellectuelle en Afrique de
pousser les dirigeants africains à comprendre qu’il y a là tout à
construire pour permettre à nos jeunes de franchir le Rubicon, de
surmonter les obstacles qu’ils pourraient rencontrer et d’avoir un peu
de cette folie qui caractérise les inventeurs, pour oser accepter de
devenir le premier dans le pays, le premier dans la région et même le
premier dans le monde à proposer une solution nouvelle à une question
sociale”.
M. Takashi Kitahara, Ambassadeur du Japon au Sénégal, a précisé : “Il
est essentiel d’assurer la protection appropriée au moyen du système de
la propriété intellectuelle et d’en garantir une utilisation
stratégique”. Le Gouvernement du Japon a été l’un des coorganisateurs de
la conférence.
La cérémonie d’ouverture a été suivie d’un débat de haut niveau sur
le thème : l’Afrique dans le cadre d’une économie fondée sur le savoir –
enjeux et perspectives.
La conférence de Dakar a réuni plus de 400 participants, dont quelque
50 ministres chargés des questions liées à la propriété intellectuelle,
au commerce et à la culture ainsi que des organisations du secteur
privé, pour élaborer un plan visant à promouvoir l’utilisation
d’instruments de propriété intellectuelle qui contribuent à stimuler le
développement socioéconomique en Afrique.
Cette conférence ministérielle a été précédée, le 2 novembre 2015,
d’un atelier rassemblant une cinquantaine de jeunes inventeurs et
créateurs africains sur le thème de la propriété intellectuelle, de
l’innovation et de la créativité.
Généralités
À propos de la propriété intellectuelle : Le terme
“propriété intellectuelle” désigne les œuvres de l’esprit : inventions;
œuvres littéraires et artistiques; dessins et modèles; et emblèmes,
noms et images utilisés dans le commerce. La propriété intellectuelle
est protégée par la loi, par exemple au moyen de brevets, de droits
d’auteur et d’enregistrements de marques, qui permettent aux créateurs
de tirer une reconnaissance ou un avantage financier de leurs inventions
ou créations. En définissant un juste équilibre entre les intérêts des
innovateurs et ceux du grand public, le système de la propriété
intellectuelle vise à favoriser un environnement propice à
l’épanouissement de la créativité et de l’innovation.
À propos de la propriété intellectuelle en Afrique :
Dans une économie mondiale fondée sur le savoir, il est de plus en plus
largement admis que la propriété intellectuelle et l’innovation sont
deux facteurs importants qui contribuent au développement économique,
social et culturel en renforçant la compétitivité des industries et en
accroissant les échanges.
Les nations africaines se rallient à l’économie fondée sur le savoir
afin d’accéder aux opportunités qu’elle offre en termes de réduction de
la pauvreté, d’amélioration de la productivité agricole et de
perspectives en matière de compétitivité industrielle, ce qui pourrait
ouvrir la voie à un développement durable et solidaire.
À propos de la conférence : Cette conférence vise
à souligner le rôle de la propriété intellectuelle dans la promotion de
l’innovation et la transformation scientifique et technologique des
économies africaines. Elle vise également à démontrer dans quelle
mesure la propriété intellectuelle peut contribuer à la réalisation des
priorités définies dans le cadre de la Position commune africaine (PAC)
sur le Programme de développement pour l’après‑2015. Elle permettra
également de débattre du rôle de la propriété intellectuelle dans
l’innovation et la créativité sur le continent africain.
L’objet de cette conférence sera également :
- de déterminer le rôle des gouvernements dans la création d’un environnement propice à l’utilisation de la propriété intellectuelle et de l’innovation au service du développement;
- de permettre une meilleure compréhension et une meilleure appréciation du rôle moteur que joue l’utilisation stratégique du système de propriété intellectuelle dans la transformation scientifique et technologique de l’Afrique, dans son développement socioéconomique et dans l’éradication de la pauvreté;
- d’encourager les gouvernements à mettre en place des politiques de propriété intellectuelle et des stratégies d’innovation visant à renforcer les capacités nationales dans le domaine des sciences, des technologies et de l’innovation au service du développement;
- de donner aux participants les outils et les moyens de se tenir informés des dernières tendances et des modèles commerciaux utilisés dans l’environnement numérique;
- de renforcer la participation des pays africains à l’économie numérique en les encourageant à ratifier les principaux traités internationaux sur le droit d’auteur ou à y adhérer;
- de faire progresser la mise en œuvre d’un cadre et d’une infrastructure qui contribuent à accroître les performances et la compétitivité des industries de la création aux fins de la réalisation des objectifs de développement social, culturel et économique.
Cette conférence est organisée conjointement par l’OMPI, l’Union
africaine, le Gouvernement de la République du Sénégal et le
Gouvernement du Japon dans le cadre du fonds fiduciaire du Japon pour
l’Afrique et les pays les moins avancés (PMA)".
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